![]() La finalité des Francas « Avec les enfants d'aujourd’hui vers l'Homme et le Citoyen le plus libre et le plus responsable possible dans la société la plus démocratique possible ». Objet et valeurs Les Francas de l’Unité Régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur profondément attachés au fait fédératif fondent leur projet territorial à partir du texte du congrès 2014 « Avec les enfants et les jeunes, ensemble pour l'éducation ». 1. Depuis 65 ans, une action fondée sur une ambition, ancrée dans des valeurs et en prise avec les évolutions de l’environnement L’objet associatif des Francas est l’éducation et l’action éducative dans le temps libre des enfants et des adolescents. Pour mettre en œuvre cet objet, les Francas fondent leur action sur des valeurs, véritables repères de sens pour agir dans la société. L’éducation est la raison d’être des Francas, leur motif premier de revendication et de mobilisation pour rendre « l'Homme et le Citoyen le plus libre et le plus responsable possible dans la société la plus démocratique possible ». L’action éducative pendant le temps libre des enfants et des adolescents (les loisirs éducatifs) est le champ d’intervention privilégié des Francas. Se réclamant de l’Education populaire, les Francas ont choisi de conduire l’action éducative à partir des modes collectifs d’accueil et d’animation des enfants et adolescents, conformément à la conception qu’ils ont du « vivre ensemble ». Pour les Francas, participer à l’éducation par l’action éducative impose d’exprimer au préalable l’idée qu’ils se font de l’Homme et de ses relations aux autres. 1.1 Affirmer les valeurs qui fondent notre action Dès 1944, les Francas ont affirmé leurs valeurs fondamentales : santé, union, franchise, camaraderie, république, France, paix… Au fil des années, ces valeurs ont été confirmées et la manière de les exprimer a évolué. Aujourd’hui, ces valeurs sont : · L'humanisme : confiant dans l’Homme et soucieux de son bonheur, les Francas se tournent résolument vers l'enfance et l’adolescence. Ainsi les textes des congrès successifs ont-ils souligné l’attachement des Francas à favoriser, dès l'enfance, le développement de la personne, tant dans sa dimension individuelle que dans sa dimension sociale et leur détermination à révéler les potentialités de chaque personne. Respecter l’Homme, c’est reconnaître la personne -y compris l'enfant et l’adolescent- en tant qu'individu singulier mais aussi en tant qu'être social. Cela vaut pour toutes les personnes, sans distinction aucune d'âge, de genre, d'origine, de situation sociale ou de religion. · La liberté : dans l'absolu, c'est la possibilité pour l'individu d'agir sans contrainte. En réalité, la liberté est toujours relative : le principe de liberté est contraint par celui d’égalité qui suppose que chacun respecte la liberté des autres. Liberté et égalité sont deux volets indissociables de la devise de la République française, « Liberté, égalité, fraternité ». L'autonomie -la capacité de l'individu à se déterminer lui-même- est une condition nécessaire à l'exercice de sa liberté. Mais elle est une conquête progressive qu'il faut permettre et accompagner dès l'enfance : la liberté individuelle s’exerce dans le respect de celle des autres. · L'égalité : dans l’idéal républicain, tous les individus ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Tous n'ont cependant pas les mêmes possibilités d'exercer les droits qui leur sont théoriquement reconnus par la Déclaration des Droits de l’homme ni même, d'ailleurs, d'assumer leurs obligations. La diversité des goûts, des intérêts, des capacités et des compétences est une réalité. C’est aussi une chance. Reste que chacun, quels que soient son âge, son genre, ses potentialités, son origine ou sa situation sociale, doit avoir toutes possibilités de vivre dignement. La justice sociale consiste au moins à garantir à chacun, quelles que soient ses différences, son droit à la dignité. · La solidarité : La solidarité s'exprime par l'échange, l'entraide, le partage des connaissances comme des richesses. Elle invite à la réciprocité à condition de s’inscrire dans le cadre d’une reconnaissance mutuelle des Droits · La laïcité : est une valeur liée au respect mutuel. La laïcité va au-delà de la tolérance : elle invite non seulement à admettre mais à comprendre l’autre (son histoire, sa culture…). Elle implique alors de lutter contre toute atteinte à l'intégrité et à la dignité des personnes, contre toute idéologie contraire aux Droits de l'homme et aux Droits de l'enfant. · La paix : rechercher la paix, c'est d'abord apprendre à repérer les désaccords pour tenter de les réduire et résoudre le plus tôt possible les problèmes qui peuvent être sources de difficultés. C'est ensuite apprendre à gérer pacifiquement les conflits qui peuvent se déclarer. 1.2 Se projeter dans une perspective globale de société Agir pour mettre en vie les valeurs des Francas suppose, a minima, de définir une perspective globale de société. Cinq principes la caractérisent, pour les Francas : · Une République et une démocratie fondée sur le respect et la mise en œuvre des Droits de l’Homme et du citoyen L'espace démocratique recouvre les droits et obligations sur lesquels les citoyens d'un État de droit doivent s'entendre. C'est l'espace de la Loi qui assure le respect de la liberté de chacun. Régi par l'État, cet espace est gouverné par des femmes et des hommes élus par le peuple. La démocratie est l’organisation qui garantit et organise la société de telle manière que soient applicables les Droits de l’Homme. Depuis 1989, les Droits de l’enfant engagent également de nombreux pays. Droits de l'Homme et Droits de l'enfant sont à la fois des objectifs à atteindre et des principes à respecter. Ils doivent inspirer les conditions de mise en œuvre et les méthodes de l’action éducative des Francas. · Une économie au service de l’Humain Il est commun de dire aujourd’hui que l’économie « gouverne le monde ». C’est plutôt la recherche incessante de profits toujours croissants et dédiés à toujours moins de personnes qui pèse trop lourdement sur ce monde. Dès 1974 les Francas ont affirmé que la recherche du profit est en soi un obstacle au développement de politiques éducatives pour tous les enfants. Le libéralisme n’est pas compatible avec les Droits de l’homme et les valeurs qui les sous-tendent. En cela, il est un obstacle à la réalisation du projet des Francas. Ces derniers revendiquent l’existence et la défense d’espaces de régulation pour réduire le plus fortement possible les inégalités engendrées par la liberté quasi-totale du marché. Les pouvoirs publics ont ici un rôle essentiel à jouer. En relation avec tous les acteurs sociaux, ils doivent agir pour inverser la tendance à la « marchandisation » de l’Éducation, comme de l’action éducative pour permettre à tous les enfants et adolescents de bénéficier d’une éducation de qualité. · Une société tournée vers l’avenir et porteuse de progrès pour tous les hommes « La politique, c’est le goût de l’avenir », écrivait Max Weber. Si on croit en l’avenir, au changement et à l’évolution, si l’on considère la politique comme une volonté de transformation du monde, le concept de progrès prend alors véritablement du sens. Face au développement d’une « culture de l’immédiateté et de sacralisation du présent », face à la fracture Nord /Sud qui ne cesse de grandir, les Francas rappellent leur conception du Progrès, comme étant l’amélioration du sort de tous les êtres humains. Ainsi les évolutions, les inventions ou les découvertes diverses et variées ne participent au progrès que si elles profitent à toute l’Humanité. Nous ne sommes pas dans la contemplation. Coresponsables, nous sommes capables d’agir sur le monde. A la fatalité, les Francas opposent leur conviction d’un progrès possible. Ils affirment leur détermination à agir, avec d’autres, pour un « monde meilleur ». · Une société qui considère l'éducation comme moteur de développement et de progrès humain « L'éducation, c'est l'ensemble des influences d'origines et de natures diverses qui s'exercent volontairement ou non sur l'individu ou que l'individu exerce sur son environnement et qui, en se conjuguant, contribuent au développement de sa personne ». Il en découle que : - L’éducation est forcément globale et continue. Elle ne peut être réfléchie de manière fragmentée. - Toute action éducative porte en elle une double finalité : le développement de la personne dans sa singularité et le développement de la société. Car si l’éducation vise l’épanouissement des individualités, elle le rend possible par l’action collective. En se confrontant aux autres, l’individu, s’il se construit personnellement, structure aussi ses relations sociales avec eux. De fait, l’éducation est un moteur de développement et de progrès pour la société dans son ensemble. Les politiques nationales et locales en matière d’éducation doivent donc traduire l’ambition de la Nation face à cet enjeu. Etat et collectivités territoriales, à leur niveau de compétences respectif, doivent créer les conditions et consacrer les moyens nécessaires à la réalisation de cette ambition nationale. · Une société prenant en compte le développement durable L’émergence de la notion de développement durable dans la conscience collective est un élément marquant des évolutions sociétales récentes. L’adossement à la Constitution française de la Charte de l'Environnement au même titre que la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 et que le Préambule de la Constitution de 1946, en est une traduction formelle. Esquissé lors de la conférence des Nations Unies sur l’environnement de 1972 et formalisé par le rapport Brundtland (1987), le développement durable se doit de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ; il accorde une part importante de ses propositions aux besoins essentiels des plus démunis et repose sur l’idée d’une limitation du prélèvement et de la préservation des ressources naturelles. Les Francas, pour leur part, se reconnaissent plutôt dans la définition élargie lors des Sommets de la Terre (Rio 1992, Johannesburg 2002) qui place la justice sociale et le combat contre la pauvreté comme des principes primordiaux d’un développement qui serait durable. Cela signifie pour les Francas que les volets humains, sociaux et économiques du développement durable (la solidarité, l’équité, le partenariat, la coopération) sont aussi fondamentaux que la protection de l’environnement. 2. Revendiquer une prise en compte plus forte de l’éducation dans le temps libre, donc des loisirs éducatifs, par l’ensemble de la société « La finalité de l'action des Francas est la personne humaine et son bonheur». Les Francas s'attachent « à favoriser, dès l'enfance, le développement de la personne, tant dans sa dimension individuelle que dans sa dimension sociale et, pour ce faire, cherchent à développer les potentialités dont la personne est porteuse ». Les Francas distinguent l'éducation, qui tient à la vie dont elle a l'ampleur et la complexité, de l'action éducative qui n'en est que la partie maîtrisable. L'éducation est globale et continue. Toute action éducative -consciente, volontaire et finalisée- n'est qu'une contribution qui s'inscrit dans la globalité et la continuité de l'éducation. En tant que Mouvement œuvrant pour l’éducation de tous les enfants et adolescents, les Francas développent une action complémentaire de celle de l’école et de la famille. Les enfants et les adolescents eux-mêmes, les enseignants ainsi que les parents, sont donc des interlocuteurs privilégiés des Francas. Le partenariat avec eux doit sans cesse être recherché et enrichi. Les Francas doivent encore être demain un « lieu ressource » pour tous les acteurs éducatifs mais aussi s’inspirer des idées et attentes de ces mêmes acteurs pour faire évoluer le projet du mouvement. 2.1 Affirmer l’importance du temps libre dans l’éducation Les Francas ont une vocation indissociablement éducative, sociale et culturelle. Leur projet consiste à faire partager par le plus grand nombre le fait que le temps libre des enfants et des adolescent participe à leur éducation, au même titre que le temps scolaire et le temps de vie en famille. Ces trois temps sont complémentaires. Les Francas revendiquent cette ambition et agissent pour la concrétiser, en stimulant la création et l’animation d’espaces où chaque enfant pourra bénéficier d’un temps libre éducatif de qualité. 2.2 Agir pour une mobilisation plus forte de l’ensemble de la société La réalisation de cette ambition passe par une double nécessité : la participation de tous à l’éducation d’une part, une action publique plus volontariste d’autre part. · La participation de tous à l’éducation Pour les Francas, l’apprentissage du « vivre ensemble » doit s’inscrire dans la durée et nécessite d’être valorisé pour ce qu’il permet : construire le progrès humain. Accepter l’autre dans sa (ses) différence(s) est le préalable incontournable à l’émergence de projets collectifs qui, tout en préservant la liberté individuelle, visent à instaurer des libertés collectives. Les Francas sont et seront toujours davantage attentifs à toutes les formes de mobilisation et d’engagement au service de cette ambition. Au-delà, ils doivent eux-mêmes, à tous les niveaux, créer les conditions de rencontre et d’engagement où les volontés individuelles peuvent, en se combinant, participer à la mise en œuvre de leur projet. C’est au niveau local que doit se structurer la mobilisation de tout un chacun. Un réel développement de l’action éducative n’est possible que si tous ceux qui interviennent auprès des enfants (enseignants, parents, acteurs sportifs et culturels…) sont associés à la définition d’un projet éducatif de territoire. Cette implication de tous dans l’action éducative offre du contenu à l’apprentissage du « vivre ensemble » et contribue de manière significative à la lutte contre toutes formes d’exclusion. Le rôle des associations de jeunesse et d’éducation populaire dans le domaine de l’éducation est essentiel. Les Francas doivent agir pour que l’action publique respecte ce rôle plus encore et facilite l’initiative de la population au sein de ces associations. Les associations ne peuvent pas être considérées uniquement comme des opérateurs. Elles doivent aussi être considérées comme des lieux de rassemblement aptes à créer du dialogue, des propositions, de l’action, de l’interpellation, de la revendication. . Une action publique plus volontariste Forts de leurs travaux des vingt dernières années, et prenant en compte les évolutions importantes de la société, les Francas constatent que l’action éducative dans le temps libre en direction des enfants et des adolescents s’est largement développée. Ce développement prend des formes diverses et procède le plus souvent de la volonté d’une collectivité locale. En délimitant le cadre d’organisation des « activités accueillant des mineurs en dehors de leur domicile», l’Etat a accru la nécessité d’une action publique en la matière. Malgré cela, le temps libre des enfants et des adolescents demeure un temps où les inégalités s’aggravent fortement. A partir de ces constats, les Francas affirment qu’une action publique plus volontariste est nécessaire pour que chaque enfant, chaque adolescent ait accès, là où il vit, à des loisirs éducatifs de qualité. Compte tenu des évolutions en cours -marchandisation de l’éducation, construction européenne, décentralisation…-, les Francas doivent être encore plus offensifs pour que l’intervention des pouvoirs publics en matière de loisirs éducatifs pour les enfants et les adolescents soit plus importante. Pour que l’action éducative serve l’ambition générale, il faut qu’elle ait du sens. Les Francas proposent donc sept axes de réflexion pour développer leur action : 1. Agir pour mettre en vie le principe de laïcité, ferment de la cohésion sociale. 2. Agir pour que l’Europe soit, demain, le territoire de vie et d’action des enfants et des adolescents. 3. Agir sur l’organisation de la société, notamment au regard de l’évolution des temps sociaux, pour que soit vraiment pris en compte le bien-être de l’enfant. 4. Agir sur la qualité de l’action éducative dans le temps libre des enfants et des adolescents. 5. Agir pour prendre en compte l’influence des médias dans l’action éducative 6. Agir en direction de tous les enfants, en accentuant l’action vers les plus pauvres. 7. Agir pour encourager et accompagner l’« engagement volontaire » sur les questions relatives à l’éducation. L’action développée par les Francas obéit à trois préoccupations majeures, et transversales aux axes de réflexion précités : - l’accessibilité à tous de l’action éducative, - le respect du principe de mixité dans toutes ses dimensions, - l’implication des enfants et des jeunes à l’action éducative, puisque leur participation est une composante majeure de la construction de leur personne. |
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Au plan régional
Dans notre région comme dans les autres, les stratégies de développement du projet général des Francas se conçoivent et se déclinent essentiellement dans les départements sous la responsabilité politique des associations départementales. Pour ce qui concerne la formation, la compétence en a été déléguée à l’Union Régionale par la fédération nationale. Les associations départementales ont choisi le mode coopératif pour se concerter, décider et agir en région. L’Union Régionale Provence Alpes Côte d’azur Les Francas sont présents dans tous les départements de la région. Conformément à notre pacte fédéral, une association départementale par département est constituée pour conduire son propre projet de développement. La mise en réseau, la concertation, la mutualisation la coopération et la formation sont organisées de niveau régional. L’union régionale est donc constituée sous la forme juridique d’une association loi 1901. Elle est constituée des personnes morales que sont les associations départementales. Son Conseil d’administration est présidé par Christian LAUJAC. |